Entretien avec Jérôme François, président du directoire

30.01.2014

Entretien avec Jérôme François, président du directoire

2012/2013 aura été été une année marquante pour le Groupe :

- des avancées significatives sur la plupart des marchés auxquels le Groupe s’adresse, dans un marché redevenu porteur

- un changement de taille et une nouvelle étape importante : le passage « symbolique » des 160 M€ de chiffre d’affaires et le maintien d’une rentabilité toujours élevée

- une nouvelle dimension avec l’intégration réussie de RADOUX et de STAVIN et l’exploitation de multiples complémentarités et synergies en France et à l’international

- un nouveau nom et un nouveau logo qui rassemblent et fédèrent l’ensemble des PME ayant choisi de se ranger sous la bannière d’un Groupe leader mondial et diversifié, spécialiste du bois pour l’élevage de vins et alcools.

Faisons le point avec Jérôme François, la quatrième génération de la famille fondatrice du Groupe, président du Directoire.
 

L’exercice 2012/2013, vraiment celui du changement pour vous ?

Jérôme François : plutôt que de changement, je parlerais plutôt d’évolution.

Notre Groupe poursuit une stratégie de conquêtes, ambitieuse et prudente depuis maintenant plus de 20 ans : « - Internationalisation - diversification verticale dans les métiers du bois pour vins et alcools par croissances organique et externe - R&D performante - gestion rigoureuse et maintien de niveaux de marge élevés - souci de la performance – respect des hommes dans chacune de nos structures intégrées, exigence de qualité élevée et constante pour nos produits... » nous amènent en 2013 à dépasser le cap annoncé des 150 M€ d’activité.

+ 42 % de croissance globale et surtout + 11,7 % de croissance organique à périmètre et taux de change constants, voilà une belle performance sur des marchés redevenus porteurs, qui entrent dans un nouveau cycle.

Voilà donc aujourd’hui un vrai changement de taille :
• plus de 163 M€ d’activité, dont 85 % à l’international
• plus de 700 personnes dans le monde
• plus de 260 M€ de valorisation.

Si l’esprit PME doit rester, il nous faut néanmoins évoluer.

Les intégrations réussies de Radoux et de Stavin en moins d’un an nous amènent à une réflexion en termes de structure, d’organisation, de gestion afin de conserver la capacité de nouvelles conquêtes.

Le passage des 160 M€ de chiffre d’affaires n’est pas pour nous un aboutissement, mais bien un « point d’étape ».

Un nouveau nom aussi ?

J.F. : Là encore une évolution, mais sans jamais renier nos origines.

Tonnellerie François Frères, la « Maison Mère », est devenue l’une des composantes d’un ensemble beaucoup plus important et plus international.

D’où une évolution logique de « Tonnellerie François Frères » vers « TFF Group », afin de mieux refléter notre image, en Asie, en Australie, aux Etats-Unis ou ailleurs, et afin que toutes nos marques se reconnaissent sous une nouvelle bannière plus fédératrice et plus représentative de la diversité du Groupe.

Point d’étape, dites-vous ! Alors quelle prochaine étape ?

J.F. : Quelles prochaines étapes ? devriez-vous me demander !

J’ai parlé de stratégie de croissance « ambitieuse et prudente ».

Ambitieuse parce que nous n’en resterons pas là et que de multiples gisements de croissance s’offrent à nous dans nos métiers traditionnels comme dans ceux d’une diversification bien raisonnée.

Prudente, c’est à dire bien analysée, respectueuse de critères rigoureux, sans hâte ni précipitation, afin que croissance ne rime pas avec imprudence!

Plus sérieusement, les fondamentaux de notre Groupe sont solides, notre rentabilité durablement élevée, notre endettement très faible - et nous ne nous sommes encore jamais servis du marché financier - .

Et puis aussi notre vision internationale, notre positionnement de leader mondial incontesté, nos savoir-faire reconnus,...

Notre capacité est aujourd’hui encore renforcée de pouvoir saisir toutes les opportunités qui pourraient s’offrir à nous.

Alors laissez-moi seulement vous dire que la croissance, sous toutes ses formes, est en permanence à l’ordre du jour dans notre Groupe, comme la transparence, d’ailleurs.

Parlez-nous des marchés sur lesquels vous comptez asseoir ces développements

J.F. : Une première observation, tous nos marchés sont actuellement dans une phase  qui nous paraît durablement porteuse.

Le marché du vin, après avoir touché un point bas en 2012, est globalement reparti à la hausse et semble entrer dans un nouveau cycle.

Le marché américain tient toutes ses promesses et compense largement un marché européen qui affiche de petites récoltes depuis trois ans.

Le marché du whisky confirme, comme annoncé, sa croissance retrouvée et le Groupe dispose désormais d’un nouveau site très performant à Edimbourg, ALLOA Cooperage, capable de mieux répondre à l’accroissement de la demande.

Deux points me paraissent significatifs et dignes d’être signalés :
• La visite à Brive la Gaillarde de notre foudrerie-tonnellerie en septembre dernier par notre Président, François Hollande, a mis en lumière la technicité et la dynamique de l’un de nos sites français, spécialisé dans les grands contenants et qui affiche une forte croissance de son activité sur l’exercice.
• La très belle santé que continuent d’afficher les produits pour l’œnologie. Le Groupe bénéficie dans ce secteur d’une croissance soutenue d’une part par la consolidation désormais à 100 % de Stavin aux Etats-Unis et, d’autre part, par l’arrivée dans le Groupe de Pronektar en France, filiale de Radoux, dont la production est parfaitement complémentaire de celle de notre filiale, Arobois.

Que pensez-vous de votre valorisation en bourse ?

J.F. : Comme d’habitude, concernant cette question, je m’abstiendrai de tout commentaire : lorsque l’on est sur un marché réglementé, on doit en accepter les lois et les règles, par définition.

Je me permettrai cependant deux remarques :
• d’abord le cours restait stable depuis plusieurs années autour de 30 €, valeur qui ne me semblait pas tenir compte des évolutions positives du Groupe.
• Ce cours est monté en quelques semaines à plus de 50 € et semble se stabiliser à ce niveau, pour une valorisation de plus de 260 M€, en augmentation à fin juillet 2013 de plus de 40 %.

J’en suis heureux mais pense, là aussi, que c’est une étape.

Dans le même temps les volumes d’échange ont quasiment doublé prouvant la liquidité du titre et l’intérêt des investisseurs. Là encore, j’en suis heureux, surtout pour nos actionnaires qui ont su rester fidèles dans les périodes contrastées qu’a vécues le marché financier depuis quelques années. Qu’ils en soient ici remerciés.